Auguste Aulas est né le 14 novembre 1919 au Ronzy, petit village du Rhône, trois jours après le premier armistice de la première guerre mondiale. Son père qui n'avait pas échappé à la mobilisation générale de 1914, se remettait difficilement de cet enfer. Auguste eut une enfance très difficile et fut rapidement placé dans une famille de paysans pour qu'il apprenne les durs labeurs agricoles. Puis à l'âge de treize ans il fut engager comme garçon boucher à Lagresle (petit village de la Loire). Trois ans plus tard, malgré le désaccord de ses parents, il décida de s'acheter un vélo. Il pris très vite goût à la petite reine et il adhéra en 1936 au Club Sportif Ouvrier Coursiaud (CSOC). Ses débuts furent très convaincants puisqu'en seulement deux ans il remporta 5 victoires et gravit 11 fois le podium.
L'année suivante il signa à l'AC Tarare comme Aspirant Professionnel. Il confirma très vite qu'il était l'un des meilleurs espoirs de la région, en s'adjugeant de belles places d'honneur. Sa force résidait dans sa formidable rage de vaincre et coureur de panache, il ne s'avouait jamais vaincu. En 1939 il fut engagé au Tour de l'Est Central (épreuve de sept étapes) où il s'illustra brillamment. Il fut la révélation de l'épreuve, et le comité régional le sélectionna pour le Tour de France. Malheureusement la France se préparait alors à la guerre, et Auguste Aulas fut appelé à faire son service militaire, ce qui ruina ses chances de participer à la Grande Boucle. Après l'invasion allemande, il fut envoyé dans les chantiers de jeunesse jusqu'en 1941. A son retour il fut embauché comme menuisier. Mais en 1942, tout juste six mois après son mariage, Auguste Aulas fut envoyé en Allemagne par l'armée nazie dans le cadre du STO (service de travail obligatoire). Il s'échappa en 1943 et dut intégrer la résistance française jusqu'à la fin de la guerre.
Ce n'est qu'à ce moment qu'il put recommencer sa carrière cycliste. Cependant vu son âge il lui était impossible de retrouver sa place d'Aspirant professionnel, et il réintégra donc le club de ses débuts l'Union Cycliste de Cours la Ville (UCC nouveau nom du CSOC). Les victoires ne tardèrent pas à revenir et sa formidable aventure avec le Grand Prix cycliste de Cours commença (cette épreuve fait aujourd'hui parti des six courses comptant pour le championnat de France de DN1).